L’eczéma vulvaire est une inflammation cutanée (dermatite) qui touche la zone intime. Souvent confondu avec une mycose, il nécessite une prise en charge spécifique pour stopper les démangeaisons chroniques et protéger la muqueuse.
Sommaire
L’eczéma vulvaire est un problème cutané complexe qui nécessite une approche minutieuse pour soulager efficacement les démangeaisons, irritations et prurits gênants. Cet article explore en détail les différentes causes possibles, fait la distinction entre cette dermatite de contact et d’autres affections comme le lichen scléreux, et propose des solutions naturelles respectueuses de la peau délicate des parties intimes.
Quelles sont les causes de l’eczéma vulvaire ?
L’eczéma de la vulve est principalement une dermatite de contact, qu’elle soit allergique ou irritative. La peau de cette zone est particulièrement fine, ce qui facilite la pénétration des substances irritantes. Parmi les coupables fréquents : bijoux contenant du nickel, préservatifs en latex, produits cosmétiques parfumés ou savons trop agressifs. Identifier précisément la cause est essentiel pour prévenir la réapparition des symptômes désagréables.

Allergènes et produits cosmétiques irritants
Les principaux allergènes vulvaires sont :
- Nickel (bijoux, piercings)
- Latex des préservatifs
- Conservateurs (parabènes) présents dans les lingettes
- Gels lubrifiants.
- Savons décapants
- Parfums synthétiques
- Résidus de lessive sur les sous-vêtements.
Ces substances provoquent une réaction locale du système immunitaire, se traduisant par des rougeurs, des démangeaisons intenses et une irritation vulvaire caractéristiques. Les produits d’hygiène courants comme les gels douche parfumés ou les crèmes dépilatoires peuvent également altérer la barrière protectrice de la peau génitale.
Facteurs mécaniques et hygiène inadaptée
Les épilations trop fréquentes créent des micro-lésions qui favorisent la pénétration des allergènes vulvaires. Le port de vêtements serrés en matières synthétiques augmente la transpiration et maintient l’humidité, aggravant l’irritation chronique. Une hygiène trop intensive avec des produits inadaptés peut paradoxalement fragiliser la muqueuse vulvaire.
- Tissus synthétiques : Les sous-vêtements en matières non respirantes créent un environnement propice au développement des irritations dans la zone génitale.
- Protections hygiéniques parfumées : Ces produits contiennent souvent des substances chimiques pouvant déclencher une irritation vulvaire sévère.
- Résidus de lessive : Certains détergents laissent des traces irritantes au contact prolongé des parties intimes sensibles.
Éliminer l’agent responsable permet généralement de voir les symptômes disparaître en quelques semaines. En cas de doute persistant, une consultation avec un dermatologue permettra d’identifier précisément les allergènes vulvaires en cause grâce à des tests spécifiques.
Reconnaître les symptômes de l’eczéma vulvaire
Reconnaître les symptômes : Est-ce de l’eczéma ou une mycose ?
Le symptôme majeur est le prurit vulvaire (démangeaisons intenses). Contrairement à la mycose, l’eczéma ne provoque généralement pas de pertes blanches malodorantes.
L’eczéma vulvaire se manifeste par des signes cutanés bien précis qui permettent de le distinguer d’autres problèmes affectant la zone génitale. Reconnaître rapidement ces symptômes permet un diagnostic précoce, ce qui soulage les démangeaisons et la douleur au quotidien, et réduit les complications liées à l’inflammation chronique.
Manifestations cutanées et prurit caractéristique
Le principal signe de l’ eczéma vulvaire reste un prurit intense et persistant, provoquant des démangeaisons vulvaires difficiles à calmer. Les grattages répétés aggravent souvent les lésions. Parmi les signes cliniques à surveiller, on observe :
-
Phase aiguë : Rougeurs vives, gonflement (œdème) et petites vésicules suintantes.
-
Phase chronique : La peau devient sèche, s’épaissit (lichénification) et peut présenter des fissures douloureuses.
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Localisation : Touche principalement les grandes lèvres et le périnée.
Selon la phase de la maladie :
- Dans la phase aiguë, la peau est rouge et couverte de vésicules suintantes.
- La phase sub-aiguë se caractérise par des croûtes et une desquamation.
- Enfin, la phase chronique entraîne un épaississement et une pigmentation anormale de la peau (lichénification).
Les lésions apparaissent généralement sur les grandes lèvres, mais peuvent s’étendre aux petites lèvres, au périnée ou aux plis de l’aine. La muqueuse vaginale reste généralement épargnée.
Évolution et complications possibles
Non traité, l’ eczéma vulvaire peut devenir chronique. La peau s’épaissit, devient squameuse et se fissure, augmentant le risque d’infections (comme les mycoses ou les infections bactériennes).
Les poussées peuvent être déclenchées par :
- Le stress
- Les variations climatiques
- Les frottements répétés (vêtements serrés)
- Les changements hormonaux, surtout chez les personnes ayant un terrain atopique
L’exposition prolongée à un allergène ou à un irritant entretient l’inflammation et rend les symptômes plus difficiles à traiter. D’où l’importance de :
- Identifier et éviter les déclencheurs
- Adopter des soins adaptés pour protéger cette zone génitale sensible
Impact sur la qualité de vie
Les démangeaisons vulvaires, surtout nocturnes, ainsi que la douleur et l’inconfort, peuvent perturber le sommeil, la vie sociale et l’intimité. Une gêne persistante peut entraîner :
- Des difficultés à se concentrer au travail
- Une augmentation du stress et de l’anxiété
- Une baisse de la libido due à la douleur lors des rapports (dyspareunie)
Il est donc essentiel de ne pas négliger ces symptômes et de consulter un dermatologue pour obtenir un diagnostic précis et un traitement adapté.
Si vous soupçonnez un eczéma vulvaire, comparer vos symptômes avec une eczéma vulvaire photo peut être utile, mais seul un médecin pourra confirmer le diagnostic et identifier les causes sous-jacentes.
Traitement et crème pour l’eczéma de la vulve
Pour soulager l’eczéma vulvaire, on combine généralement des médicaments spécifiques, l’éviction des allergènes identifiés et des soins locaux adaptés. Notre approche intègre également des solutions naturelles en phytothérapie qui respectent la peau délicate de la vulve, apaisent les irritations et favorisent une réparation en profondeur.

Protocole médical et corticoïdes topiques
En première intention, le dermatologue prescrit généralement une crème à base de corticoïde de classe 2. Elle s’applique une fois par jour jusqu’à disparition complète des symptômes, puis pendant encore 2-3 jours pour consolider les résultats. Pour éviter les effets secondaires (comme l’atrophie cutanée), cette crème pour eczéma vulvaire doit être appliquée en fine couche uniquement sur les zones atteintes.
- Éliminer la cause : supprimer le contact avec l’allergène (savon, lessive, produit intime…) est essentiel pour une rémission durable.
- Durée du traitement : 7 à 14 jours de traitement actif suivis d’un arrêt progressif préviennent les rechutes brutales.
- Suivi médical : des consultations régulières permettent d’adapter le traitement et de dépister d’éventuelles surinfections.
- Traitements complémentaires : des antifongiques ou antibiotiques peuvent s’avérer nécessaires en cas d’infection associée.
Pour le confort de votre peau, nous avons développé deux savons qui peuvent s’appliquer sur votre zone intime :
- Savon à base de sauge officinale : pour la toilette quotidienne.
- Savon d’Alep saponifié à froid : pour traiter la zone sensible
L’alternance entre corticoïdes (pour la phase inflammatoire aiguë) et émollients (pour réhydrater et protéger la peau) donne les meilleurs résultats contre la sécheresse et les récidives.
| Phase de traitement | Produit utilisé | Fréquence d’application | Durée recommandée |
| Phase aiguë inflammatoire | Corticoïde topique classe 2 | 1 fois par jour | 7 à 14 jours |
| Phase de consolidation | Corticoïde topique classe 2 | 1 fois par jour | 2 à 3 jours supplémentaires |
| Phase d’entretien quotidien | Émollients naturels réparateurs | 2 fois par jour | Indéfiniment selon besoins |
| Hygiène quotidienne | Savon surgras sans parfum | 1 fois par jour maximum | En continu |
L’avis de l’expert : L’utilisation de corticoïdes sur la vulve doit être supervisée par un dermatologue. Une application prolongée sans contrôle peut fragiliser la peau de manière irréversible.
Soins complémentaires et hydratation quotidienne
L’application régulière d’un émollient adapté aux peaux sensibles (matin et soir) est indispensable pour prévenir la sécheresse chronique et renforcer la barrière cutanée. Cet aspect du traitement de l’eczéma vulvaire reste important même après la disparition des symptômes, surtout si l’allergène a été éliminé.
Nos préparations à base de plantes combinent calendula, amande douce et bourrache (riches en acides gras réparateurs) avec des extraits apaisants de camomille, réglisse et avoine colloïdale. Ces solutions naturelles soulagent efficacement les irritations des parties intimes, complètent le traitement médical et assurent un soin d’entretien doux et bien toléré.
Au quotidien, privilégiez un savon surgras sans parfum, rincez à l’eau tiède, séchez en tamponnant doucement et optez pour des sous-vêtements en coton lavés avec une lessive hypoallergénique. Ces bonnes habitudes limitent les risques d’irritation et protègent durablement votre vulve des inflammations.
Des recherches récentes documentent des cas où certaines manifestations attribuées initialement à un eczéma vulvaire s’avéraient en réalité des infections fongiques à dermatophytes nécessitant un traitement antifongique spécifique. Cela souligne la nécessité d’un diagnostic différentiel minutieux avant toute prise en charge.
Différencier l’eczéma du Lichen Scléreux
Il est crucial de ne pas faire d’erreur de diagnostic. Le lichen scléreux vulvaire est une maladie auto-immune qui se distingue par :
-
Des taches d’un blanc nacré.
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Une perte d’élasticité de la peau (atrophie).
-
Un risque de transformation maligne (5% des cas), nécessitant un suivi annuel.

Caractéristiques du lichen scléreux de la vulve
Le lichen scléreux vulvaire est une maladie inflammatoire chronique qui provoque d’intenses démangeaisons, des plaques blanches nacrées et une atrophie progressive de la vulve. Contrairement à l’eczéma de contact, il peut entraîner des fissures douloureuses à répétition, un rétrécissement des tissus et, dans de rares cas, des complications malignes. Son traitement repose sur l’application prolongée de corticoïdes très puissants.
Une biopsie permet souvent de confirmer le diagnostic de lichen scléreux et d’éliminer d’autres affections inflammatoires comme l’eczéma ou le psoriasis vulvaire. L’examen microscopique révèle typiquement une altération du collagène, un infiltrat de lymphocytes, une atrophie cutanée et une hyperkératose – des éléments clés pour adapter le traitement.
Autres diagnostics à éliminer
De nombreuses affections peuvent imiter l’eczéma vulvaire en provoquant des démangeaisons similaires. Des analyses mycologiques et bactériologiques permettent d’identifier d’éventuels allergènes ou infections nécessitant un traitement spécifique.
- Candidose vulvo-vaginale : Elle se manifeste par des pertes blanches épaisses et des brûlures internes, et répond rapidement aux antifongiques.
- Psoriasis vulvaire : Présente des plaques rouges bien délimitées, souvent chez des patientes ayant des antécédents de psoriasis.
- Kérion du pubis : Infection fongique caractérisée par des lésions inflammatoires et des ganglions, nécessitant un traitement oral prolongé.
- Dermatoses bulleuses : Conditions auto-immunes provoquant des cloques, diagnostiquées par biopsie avec immunofluorescence.
Une consultation spécialisée est indispensable face à des symptômes atypiques, une résistance au traitement ou des récidives fréquentes. Seul un diagnostic précis, établi par un médecin expérimenté avec les examens appropriés, garantit une prise en charge efficace et évite les complications liées à un traitement inadapté.
Prévention et solutions naturelles pour la vulve
Pour prévenir les récidives d’eczéma vulvaire, il est essentiel de comprendre ses causes possibles et d’adopter des habitudes protectrices au quotidien. Notre approche naturelle, développée avec soin, repose sur trois piliers : éviter les irritants, hydrater la peau et soutenir l’organisme avec des solutions douces.
Mesures préventives au quotidien
Le traitement naturel de l’eczéma vulvaire commence par éliminer les facteurs déclenchants : produits cosmétiques parfumés, lessives agressives ou contact avec des allergènes connus. Cette précaution réduit les risques d’irritation et d’inflammation.
- Choix des sous-vêtements : Préférez des modèles en coton respirant, évitez les matières synthétiques et lavez-les avec une lessive hypoallergénique.
- Nettoyage en douceur : Utilisez un savon ultra-doux sans parfum, rincez à l’eau tiède et séchez la vulve en tamponnant délicatement pour limiter les frottements.
- Protections hygiéniques : Optez pour des produits non parfumés, évitez les lingettes chimiques et changez-les fréquemment.
- Vêtements adaptés : Portez des habits amples en coton ou en lin pour réduire la transpiration et les irritations.
Appliquez régulièrement des soins hydratants à base d’huiles végétales (calendula, amande douce) pour renforcer la barrière cutanée et combattre la sécheresse. Cette routine aide à prévenir les poussées chez les personnes à peau atopique.
Approches naturelles et phytothérapie
Nos préparations associent des plantes apaisantes comme la camomille et la réglisse, réputées pour leurs vertus anti-inflammatoires. Le calendula et la consoude favorisent quant à eux la cicatrisation naturelle.
Certaines huiles essentielles (lavande, camomille) peuvent aussi soulager les irritations légères, mais toujours diluées dans une huile neutre pour éviter tout risque d’allergie et testées au préalable sur une petite zone.
En complément, une alimentation riche en oméga-3 et pauvre en aliments favorisant l’inflammation soutient la santé cutanée. La gestion du stress par des techniques comme la méditation ou le yoga contribue également à limiter les crises d’eczéma vulvaire.
Foire aux questions
Pourquoi mon eczéma vulvaire revient-il sans cesse ?
La récidive est souvent due à la persistance d’un irritant (lessive, protège-slips) ou à un stress émotionnel qui déclenche une poussée sur un terrain atopique. Un test allergologique est conseillé.
Peut-on mettre de la crème hydratante classique sur la vulve ?
Non. La zone vulvaire est une semi-muqueuse. Utilisez uniquement des baumes spécifiques « sans parfum » et « hypoallergéniques » riches en acides gras (bourrache, camomille).
L’eczéma vulvaire est-il contagieux ?
Absolument pas. Il s’agit d’une réaction inflammatoire de la peau et non d’une infection transmissible.
Comment soigner efficacement l’eczéma de la vulve ?
Pour traiter efficacement l’eczéma vulvaire, trois approches complémentaires sont essentielles :
- Éliminer complètement l’allergène ou les substances irritantes identifiées (comme certains savons, lessives ou préservatifs)
- Appliquer quotidiennement une crème à base de corticoïde de classe 2 (prescrite par un dermatologue) pendant 7 à 14 jours
- Hydrater régulièrement avec des émollients naturels pour reconstituer la barrière cutanée
Des solutions naturelles à base d’huiles végétales apaisantes et d’extraits anti-inflammatoires peuvent ensuite aider à maintenir les résultats. En cas d’infection, un traitement spécifique sous contrôle médical sera nécessaire pour soulager les démangeaisons et éviter que l’état inflammatoire ne s’aggrave.
Qu’est-ce qui déclenche concrètement une poussée d’eczéma vulvaire ?
Les crises d’eczéma vulvaire sont souvent provoquées par :
- Un contact avec un allergène (nickel, parfums, latex, conservateurs)
- L’utilisation de produits d’hygiène inadaptés ou trop agressifs
- Des frottements répétés (vêtements serrés, épilation, rapports sexuels)
D’autres facteurs comme le stress, les changements hormonaux ou une prédisposition atopique peuvent aussi jouer. Votre dermatologue pourra réaliser des tests cutanés (en dehors des périodes de crise) pour identifier précisément la cause et vous recommander des mesures adaptées.
Comment différencier mycose vulvaire et eczéma de contact ?
Mycose vulvaire :
- Pertes blanches épaisses (comme du fromage blanc)
- Brûlures internes et démangeaisons
- Amélioration rapide avec un traitement antifongique
Eczéma de contact :
- Plaques rugueuses avec parfois des vésicules
- Peau qui s’épaissit progressivement
- Aucune amélioration avec les antifongiques
Seul un dermatologue peut confirmer le diagnostic (éventuellement avec un prélèvement) et proposer le traitement approprié (corticoïdes locaux et identification de l’allergène en cause pour l’eczéma vulvaire).